mercredi 25 janvier 2012

Soutien au cinéma israélien contre les appels au boycott d'Israël !


Soutenons le cinéma israelien : Du 1er au 7 février prochain sortie en salle de " Le Policier " de Nadav Lapid au cinéma L'Ecran :

14, passage de l’Aqueduc
93200 SAINT DENIS
tel : 01 49 33 66 88

Lettre ouverte à l'attention de M. Boris Spire - Directeur du Cinéma L'Ecran de Saint Denis





Monsieur,
 La programmation par votre cinéma du film israélien « Le Policier » a visiblement déclenché la colère d’organisations pro-palestiniennes (1) qui exigeront de votre cinéma la déprogrammation pure et simple de ce film.


Le cinéma, Monsieur, comme vous le savez, reste l'un des outils majeurs qui contribue à promouvoir les valeurs humaines à même d'immuniser les sociétés contre tous les phénomènes destructeurs.
La culture n'est pas un produit comme un autre : refuser d'éditer un livre ou de diffuser un film, fussent-ils financés publiquement, n'est pas comparable à l'action d'un consommateur qui s'abstient d'acheter des oranges israéliennes.
Livres, musique, cinéma sont par essence un outil de liberté, un puissant contre-pouvoir, un vecteur universel de communication et de résistance. Si l'on refuse d'entendre les artistes, ils n'auront plus de voix. Si le cinéma israélien ne peut plus voyager, il s'éteindra.
Il y a peu, le cinéma israélien était moribond. En 2001, le budget alloué à cette industrie a triplé, grâce à l'action de cinéastes dont le documentariste Avi Mograbi (Télérama no 3122). Ces aides publiques, accordées via l'Israël Film Fund (IFF), ainsi que d'étroits accords de coproduction avec la France, ont contribué à la renaissance d'une production riche, et souvent très critique à l'égard de la politique du gouvernement israélien : Lebanon, de Samuel Maoz, ou Valse avec Bachir d'Ari Folman, Z32, d'Avi Mograbi, ont reçu des aides de l'IFF.
L'Israël Film Fund est construit sur le modèle du CNC français, il se compose de créateurs et accorde ses soutiens sur des critères exclusivement artistiques. Interdire des œuvres au motif qu'elles sont soutenues est un faux combat, et même un contresens. En France, personne ne pense que Jacques Audiard, avec Un prophète, représente la politique de Sarkozy et d'Hortefeux, même s'il a bénéficié d'une aide du CNC.
Le réalisateur et acteur israélien, Avi Mograbi, dont les œuvres sont marquées par ses convictions politiques anti-sionistes (il a notamment déclaré : « Je soutiens sans ambiguïté l'existence de l'État d'Israël, mais j'estime qu'il ne doit plus être un État juif, mais un État pour tous ses citoyens à égalité », est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009, toutefois concernant les appels au boycott, il affirme que : « … la culture, c'est la circulation des idées, et lorsqu'on s'attaque aux idées, on risque de finir par brûler des livres... ».
Ces organisations pro-palestiniennes mènent une campagne dont le seul but est de rayer l’Etat d’Israël dans tous les domaines ( économique, diplomatique, scientifique, universitaire, sportif, culturel… ), elles mènent une véritable industrie de délègitimation d’un Etat démocratique où la liberté d’expression et surtout de critique est reconnue dans tout le monde.
Leur indignation est sélective, et œuvre non pour une paix juste, une solution de deux Etats pour deux peuples mais pour mettre Israël au banc des nations.
Permettez-nous de vous citer, Uri Avnery, écrivain, journaliste israélien mais surtout connu mondialement pour être le plus grand militant d’extrême gauche israélienne, farouche opposant à la politique israélienne du développement des implantations et lauréat du prix Nobel ( de la paix ) alternatif en 2001, quant à son sentiment profond sur la campagne mondiale de Boycott contre Israël :
« … J'ai été interrogé sur la réaction des Palestiniens à l'idée de boycott. À l'heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. Leurs sentiments peuvent seulement être devinés. Tous les Palestiniens qui se respectent, bien entendu, soutiennent toute mesure efficace contre l'occupation. Mais il ne serait pas honnête de leur faire miroiter le faux espoir qu'un boycott mondial pourrait amener Israël à genoux. La vérité est que seule l'étroite coopération des forces de paix palestiniennes, israéliennes et internationales pourrait générer l'élan nécessaire pour mettre fin à l'occupation et réaliser la paix… » (2).
Nous espérons donc que votre cinéma contribuera à sa façon à œuvrer au dialogue des partisans d’une paix juste au Proche Orient, et maintiendra le film israélien « Le Policier ».
Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à cette lettre ouverte.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Yohann TAIEB & Jonathan CURIEL – Co-responsables du site militant CYBERZION
Sources :
(1)http://www.europalestine.com/spip.php?article6842
(2)http://zope.gush-shalom.org/home/en/channels/avnery/1252168050/


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