Soutenons le cinéma israelien : Du 1er au 7 février prochain sortie en salle de " Le Policier " de Nadav Lapid au cinéma L'Ecran :
14, passage de l’Aqueduc
93200 SAINT DENIS
tel : 01 49 33 66 88
Lettre ouverte à l'attention de M. Boris Spire - Directeur du Cinéma L'Ecran de Saint Denis
Monsieur,
Le cinéma, Monsieur, comme vous le savez, reste l'un des
outils majeurs qui contribue à promouvoir les valeurs humaines à même
d'immuniser les sociétés contre tous les phénomènes destructeurs.
La culture n'est pas un produit comme un autre : refuser
d'éditer un livre ou de diffuser un film, fussent-ils financés publiquement,
n'est pas comparable à l'action d'un consommateur qui s'abstient d'acheter des
oranges israéliennes.
Livres, musique, cinéma sont par essence un outil de
liberté, un puissant contre-pouvoir, un vecteur universel de communication et
de résistance. Si l'on refuse d'entendre les artistes, ils n'auront plus de
voix. Si le cinéma israélien ne peut plus voyager, il s'éteindra.
Il y a peu, le cinéma israélien était moribond. En 2001, le
budget alloué à cette industrie a triplé, grâce à l'action de cinéastes dont le
documentariste Avi Mograbi (Télérama no 3122). Ces aides publiques, accordées
via l'Israël Film Fund (IFF), ainsi que d'étroits accords de coproduction avec
la France, ont contribué à la renaissance d'une production riche, et souvent
très critique à l'égard de la politique du gouvernement israélien : Lebanon, de
Samuel Maoz, ou Valse avec Bachir d'Ari Folman, Z32, d'Avi Mograbi, ont reçu
des aides de l'IFF.
L'Israël Film Fund est construit sur le modèle du CNC
français, il se compose de créateurs et accorde ses soutiens sur des critères
exclusivement artistiques. Interdire des œuvres au motif qu'elles sont
soutenues est un faux combat, et même un contresens. En France, personne ne
pense que Jacques Audiard, avec Un prophète, représente la politique de Sarkozy
et d'Hortefeux, même s'il a bénéficié d'une aide du CNC.
Le réalisateur et acteur israélien, Avi Mograbi, dont les
œuvres sont marquées par ses convictions politiques anti-sionistes (il a
notamment déclaré : « Je soutiens sans ambiguïté l'existence de l'État
d'Israël, mais j'estime qu'il ne doit plus être un État juif, mais un État pour
tous ses citoyens à égalité », est membre du comité de parrainage du Tribunal
Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009,
toutefois concernant les appels au boycott, il affirme que : « … la culture,
c'est la circulation des idées, et lorsqu'on s'attaque aux idées, on risque de
finir par brûler des livres... ».
Ces organisations pro-palestiniennes mènent une campagne
dont le seul but est de rayer l’Etat d’Israël dans tous les domaines (
économique, diplomatique, scientifique, universitaire, sportif, culturel… ),
elles mènent une véritable industrie de délègitimation d’un Etat démocratique
où la liberté d’expression et surtout de critique est reconnue dans tout le
monde.
Leur indignation est sélective, et œuvre non pour une paix
juste, une solution de deux Etats pour deux peuples mais pour mettre Israël au
banc des nations.
Permettez-nous de vous citer, Uri Avnery, écrivain,
journaliste israélien mais surtout connu mondialement pour être le plus grand
militant d’extrême gauche israélienne, farouche opposant à la politique
israélienne du développement des implantations et lauréat du prix Nobel ( de la
paix ) alternatif en 2001, quant à son sentiment profond sur la campagne
mondiale de Boycott contre Israël :
« … J'ai été interrogé sur la réaction des Palestiniens à
l'idée de boycott. À l'heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas
les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent
presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. Leurs sentiments
peuvent seulement être devinés. Tous les Palestiniens qui se respectent, bien
entendu, soutiennent toute mesure efficace contre l'occupation. Mais il ne
serait pas honnête de leur faire miroiter le faux espoir qu'un boycott mondial
pourrait amener Israël à genoux. La vérité est que seule l'étroite coopération
des forces de paix palestiniennes, israéliennes et internationales pourrait
générer l'élan nécessaire pour mettre fin à l'occupation et réaliser la paix… »
(2).
Nous espérons donc que votre cinéma contribuera à sa façon à
œuvrer au dialogue des partisans d’une paix juste au Proche Orient, et
maintiendra le film israélien « Le Policier ».
Nous vous remercions par avance de l’attention que vous
porterez à cette lettre ouverte.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations
distinguées.
Yohann TAIEB & Jonathan CURIEL – Co-responsables du site
militant CYBERZION
Sources :
(1)http://www.europalestine.com/spip.php?article6842
(2)http://zope.gush-shalom.org/home/en/channels/avnery/1252168050/
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